Cours de cuisine en famille

Etant très tentée de faire un cours de cuisine, nous décidons de le faire en famille chez Nari Kitchen.
Un menu de 4 plat nous attend… et une chance le chef parle français tout comme la personne qui nous accompagnera au marché pour nous présenter les ingrédients locaux.


Pour le marché, il fallait avoir le cœur bien accroché .
Dans un premier temps, on voit les fruits et légumes, on achète de la citronelle, de la bergamote, du gingembre frais, de jeunes pousses de gingembre et un morceau de curcuma (également une racine).
Nous achèterons également galette pour faire des rouleaux de printemps fris, du lait de coco fraîchement pressé.
Ici, tous les produits sont frais et sont vendus dans la journée.


ET puis , il y a eu les autres stands….où nous n’achèterons rien mais ….heureusement.


– Des grosses grenouilles décapitées et ……………….devant nous, les pattes bougent encore….toutes sanguinolantes.


– Des anguilles attendent le même sort


– Du serpent

Des poules qui attendent preneurs…

 

– Du chien découpé à la demande


– Des insectes grillés
– Du rat


– Des têtes de poisson


– Une tête de cochon


Et autres parties animales tout aussi « particulières »

Nous quittons ce brouhaha et ces odeurs…Jules est en apnée…

 

Le cour de cuisine peut commencer, toute la famille revêt son tablier et sa toque de cuistot.


Et c’est parti pour émincer, écraser, mélanger….avec de grands couteaux….
Les odeurs envahissent la cuisine et mettent en appétit….

 

 

 

 

 
Un repas entièrement confectionné par nous-même est servi….et tout le monde se régale sans poser de question : et ça c’est quoi ? et y’a quoi dedans ? Ca pique ? car évidemment ils connaissaient tous les ingrédients.


Nous repartons avec notre livre de recettes que nous pourrons refaire à la maison en rentrant mais pas tout de suite car on fera une pause avec la nourriture asiatique….

Battambang

A Battambang, nous louons de motos pour visiter les alentours…

nous irons faire du Bamboo Train. Comme il s’agit d’une voie unique, il n’était pas possible à deux trains de se croiser alors ils ont eu l’idée de fabriquer des plateformes en bambou ( légère) en appui sur des essieux posés sur des rails. Cela permet de déplacer des personnes jusqu’au champ mais aussi les marchandises et récoltes.
Pour se croiser, ils déplacent la plateforme sur le bord des rails ainsi que les essieux puis remettent cela en place.
Priorité au plus chargé…
L’essieu arrière est relié à un moteur à essence 6CV par des courroies de ventilateur, la vitesse de croisière est de 15 km/h.

A la nuit tombée, nous nous rendons à Vat Somrong Knong d’où doivent s’envoler des millions de chauve-souris…nous sommes un peu septiques quant au nombre…et bien non, ce sont bien des millions de petites chauve- souris qui s’envolent en suivant une trajectoire précise au coucher du soleil, la défilé dure un long moment…..presque 30 minutes, elles rejoignent leur terrain de chasse près de Tonlé Sap.

Nous verrons aussi quelques singes et même un écureuil.

 

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L e lendemain, nous irons voir dans le village de Pheam EK comment ils procèdent pour faire du papier de riz.
Le riz est pressé afin d’en sortir du lait.
De fines galettes sont cuites à la vapeur sur un tissu tendu au-dessus d’une marmite d’eau bouillante alimenté par la consumation de l’enveloppe des grains de riz.

Celles-ci sont mises à égoutter sur une sorte de tourniquet en bambou avant d’être déposée bien à plat sur un treillage en bambou. Ce treillage est placé au soleil où le séchage commence.

 
Une fois séchées, elles sont rangées dans de grosses corbeilles.

Artisans d’Angkor

A Sien Reap, nous logions juste à côté des ateliers « Artisans d’Angkor ».

Artisans d’Angkor est née au début des années 90. C’est une société qui a été créé à l’origine pour aider les jeunes ruraux à trouver du travail près de leur village d’origine.
Elle s’est donné pour mission de préserver les savoir-faire traditionnels ancrés dans la culture Khmer.
En 2013, Artisans d’Angkor emploie plus de 1300 personnes, dont 900 sont des artisans et artisanes travaillant dans 48 ateliers, tous situés dans la région de Siem Reap. L’entreprise offre à ses employés un salaire plus élevé que le salaire moyen dans le secteur, tout en leur fournissant une assurance médicale ainsi que d’autres avantages sociaux.

Les cambodgiens apprennent les différents arts traditionnels comme la sculpture sur bois, sur pierre, sur métal. Ils font également des tableaux et boites en laque. Certains font de la peinture sur soie, une partie des personnes présentes dans l’atelier est sourde .
On peut voir également un atelier de bijoux.

On prendra un minibus qui nous emmènera à la ferme au vers à soie.

 

Explication de Louise :
On a vu des vers à soie qui mangeaient des feuilles de murier.
Après les vers se tissent un cocon puis on récupère le fil des cocons pour faire de la soie et des tissus.

Explication avec un peu plus de précisions de Jules :
Je suis allé voir une ferme à vers à soie, c‘était rigolo , on pouvait les toucher. En fait le bébé nait puis quand il grandit, avant de devenir papillon , il se fabrique un cocon de soie dans du grillage. Après le grillage est mis au soleil pour que les vers meurent ensuite les cocons sont mis dans de l’eau chaude pour qu’ils récupèrent les bouts de fil , avec ils font des bobines et enfin ils refont presque le même processus pour que le fil soit plus doux et fin.
Avec ce fil, ils tissent des tissus et c’est trop fou le temps qu’il faut à une personne pour en faire un, il faut presque un mois, après ils le vendent.

Bombyx du murier

Les muriers

Formation des cocons

On aperçoit des fils très fins…..

Mise en bobine

    Coloration avec des pigments naturels

Préparation du métier à tisser: les motifs

Et voilà….

Ferme aux papillons

Pleins de jolies fleurs, de splendides papillons…un peu de sciences au passage… un beau moment.

Petite ferme aux papillons non loin de Sien Reap…

    

Temples d’Angkor

On ne pouvait se rendre au Cambodge sans aller voir les temples d’Angkor.
Nous optons pour le pass trois jours afin de visiter tranquillement et de ne pas dégoûter les enfants définitivement des temples.


Nous envisagions au départ de louer des petites motos électriques pour parcourir l’ensemble puis on s’est laissé tenter par un chauffeur de tuktuk qui nous a promené pendant trois jours à contresens de la foule , cela nous a permis de découvrir ce site sans la cohue que l’on nous avait annoncée.


Nous n’avons ni fait le lever ou le coucher du soleil…pas envie de se lever….on s’adapte aux enfants…Et finalement le rythme que nous avons choisi leur a convenu car ils ont apprécié les visites sur les trois jours même si un soir Jeanne voulait que je lui promette que nous ne verrons pas de temples le lendemain.
Nous avons eu la chance de découvrir uen partie de ceux-ci avec une autre famille voyageuse les4souslocean ce qui a rendu la visite beaucoup plus ludique pour les loulous, des loups touche-touche et des cache-cache dans les ruines des temples….au top.

Lonely Planet : Pourquoi y aller ?
Ame du royaume khmer, Angkor est une source d’inspiration et de fierté nationale pour les cambodgien, qui y viennent en pèlerinage. Les temples symbolisent le mont Meru , montagne mythique considérée comme l’axe du monde et la demeure des dieux hindous. ( ….)
Angkor représente la fusion parfaite de l’ambition créatrice et de la dévotion spirituelle. Les dieux-rois de jadis tentèrent chacun de surpasser leurs prédécesseurs par l’édification de sanctuaires de taille, d’envergure et de symétrie inégalée. Angkor Vat est le plus grand édifice religieux de la planète.

Après une telle introduction , on s’attend à voir quelque chose d’extraordinaire….et en le découvrant , on voit quelque chose d’extraordinaire.

La construction de l’ensemble s’étendit de 802 à1432, cette cité a pu compter jusqu’ à 1 million d’habitants, il ne reste que les bâtiments sacrés qui étaient construits en pierre et en brique.
Ce site fut redécouvert à plusieurs reprises : par un portugais en 1614 mais sa description ne fut éditer que en 1958…par un japonnais au 17 ème siècle mais qui indiqua que celui-ci se trouvait en Inde. Ce fut donc un français Henri Mouhot dans les années 1860 ( un autre français l’avait vu 10 auparavant ses recherches n’ayant pas susciter d’intérêts.
En 1907, les premiers touristes arrivent ( jusqu’à 200 en trois mois)
A part Angkor Vat , restauré par les rois Khmers, les autres temples furent abandonnés à la jungle. L’ humidité, les fientes de chauves souris et le pillage mis à mal de nombreux édifices.
Les réelles rénovations commencèrent en 1920.

La première rénovation majeur concerna le temple de Banteay Srei en 1930.
Un peu éloigné ce temple nous plut énormément, tout en finesse, une jolie pierre rose, de beaux frontons sculptés.
Quand il fut découvert, les historiens dans leur estimation pensait que celui-ci datait du 13 ou 14 ème siècle par le raffinement des sculptures qui faisaient penser à la fin de la période d’Angkor hors suite à des inscriptions, il se révéla que cet édifice avait été construit en 967.
Banteay Srei signifie « citadelle des femmes » , les bas relief sont magnifiques.

Angkor Vat est l’un des monuments des plus grandioses conçu par l’homme, des douves de 190 m de large l’entourent, ce temple est orienté vers l’Ouest, c’est un gigantesque rectangle de 1, 5 sur 1, 3 km.
Vu la taille et la température extérieure, nous n’avons certainement pas vu les détails, les recoins ni compris toute la symbolique de ce monument spectaculaire mais nous en aurons mesuré sa grandeur, sa force , sa puissance car telle était l’ambition de son créateur.

 

 

Bayon , architecture surprenante, ensemble composé de couloirs, d’escaliers et surtout de 54 tours ornées chacune de 4 visages, cela représentait les 54 provinces lors de la construction . Ces visages orientés dans les 4 directions expriment à la fois la puissance, l’autorité, la bienveillance et la pitié.

 

 

 

 

 

 

 

La terrasse des éléphants étaient un lieu pour les cérémonie publique.

 

 

 

 

 

Ta nei ( nom de notre hôtel) fut érigé entre 1181 et 1219, un temple envahit par la végétation que nous avons découvert quasiment seuls….une atmosphère sereine se dégageait de ce lieu où la nature avait repris quelques droits…


Preah Neak Poan fut notre coup de cœur du dernier jour, on y accède par une digue car celui –ci se trouve au milieu de l’eau. Il comporte un grand bassin carré entouré de 4 bassins plus petits. Il fut construit à la fin du 12 ème siècle.

 

 

 

 

 

Preah Khan

 

Ta Som

 

 

 

 

 

 

Angkor Thom, enceinte royale

Ta Prohm, ce temple a été englouti par la jungle, temple bouddhique dédié à la mère de Jayavarman VII, dans celui-ci une inscription fournit des explications sur la population qui y vivait ( 80 000 personnes)

Ces arbres s’appellent des « fromagers destructeurs », fromager car avec leur bois on constituait des boites à fromage et destructeurs car malgré le respect des contours de certains murs, cet arbre aux racines spectaculaires se faufilent partout.

  

 

 

 

 

 

 

 

Bien que nous ne soyons pas fans des  « vieilles pierres », nous n’avons pu être que séduit par cette succession de temples où l’on avait l’impression de jouer aux explorateurs.

Sur la route …en direction de Sien Reap

Nous quittons le Mondol Kiri en direction de l’Ouest vers Sien Reap, 7-8 heures de bus nous attendent, nous avons pris l’habitude mais c’est toujours long…très long….

Et c’est parti……

Nous traversons des villages et des villes qui se ressemblent, bordés par des boutiques de pneus, de restaurants au mobilier en bois , des vendeuses ( parfois très jeunes) proposant des fruits , des œufs et autres mets indigènes qui attendent les cars et rompre ainsi la monotonie des voyageurs, on se laissera tenter par une brochette d’œuf cuit au barbecue au goût assez étrange ainsi que par des tiges de bambous remplies de riz collant, légèrement sucré et ludique à manger , les filles apprécieront.

Les abords des routes sont jonchés de plastiques encore et toujours. A chaque arrêt , les locaux déversent sur la chaussée ce dont ils ne veulent plus : canettes verre ou aluminium, emballage plastique ou polystyrène.
Il faut savoir que ce sont les rois de l’emballage et du sur emballage.
Ex : pour accéder à des gaufrettes ( au goût discutable) il n’ y a pas moins de 3 couches successives de cartons, plastique rigide et souple….
La moindre nourriture est mise dans une barquette polystyrène maintenues par un élastique qui finissent bien souvent dans les fossés.
Ces pays sont une catastrophe écologique… à l’heure où le sujet des continents de plastique refait surface, on comprend mieux comment on en arrive à cela, trop peu d’habitants de la terre , de notre belle planète que nous sillonnons depuis presque 9 mois ne se soucient de l’avenir de celle-ci.

Il y aurait tant à faire……

Plus nous avançons, plus le paysage évolue, les plaines font leur apparition après le relief de l’est. On double des mini bus, des camionnettes au chargement incroyable, comment font- ils pour rouler si sereinement arrimé de la sorte alors que je suis déjà stressée quand je roule le coffre entrouvert pour laisser dépasser mon carton Ikea…

 

 

 

 

Ici il transportent des cochons vivants dans la petite cage ou encore des motos ci-dessus……

On fera quelques pauses pipi, des pauses pour faire monter et descendre des gens., notre plus grande pause sera pour le repas du midi, Camille ne pourra tester le pâté maison, le propriétaire du restaurant lui dira que ce n’est pas pour lui…pour son palais d’occidental…
Camille ne peut désormais plus manger sans rajouter de la sauce chili ou autre sauce donnant quelques sueurs, il risque de trouver bien fade la nourriture à notre retour.
Sitôt le repas avaler, nous reprenons la route qui semble interminable, ici tout le monde roule lentement puis ça freine et ça accélère…une irrégularité qui fait faire des zig zag entre tuk tuk, moto, camion , voiture….


Sur le bas côté, on voit du poivre, du blé, des poissons en train de sécher, le tout saupoudré par la poussière soulevée par la circulation.
Les chauffeurs sont moins adeptes du klaxon qu’au Viet Nam mais chaque chien ou vache est prévenu de notre arrivée ; certaines vaches ne semblent pas bien comprendre , ce qui nous vaudra quelques coups de frein assez brutaux.
On aperçoit également des personnes voyageant dans des conditions des plus inconfortables, juchées sur le chargement d’un camion à plusieurs mètres de la route, nous n’avons vraiment pas de quoi nous plaindre mais nous ….c’est 100 dolllars…
Bien que nous voyons des auto-écoles, la conduite a l’air plutôt libre. On voit des enfants de 8 ans sur des motos sans casque accompagnés par 2-3 copains ( sur la même moto évidemment), chacun double quand cela lui chante, heureusement les bas côté sont assez larges, les ceintures sont optionnelles tout comme les limitations de vitesse.


A 25 Km de notre destination, notre véhicule manque de renverser une moto chevauchée par 3 enfants, bien que je prenne sur moi depuis le début du voyage , je ne peux retenir un petit cri.
Nous sortons du bus tout fourbus , sautons dans un tuk tuk qui nous emmènera à notre hôtel où une piscine nous attend et surtout nous retrouverons les4souslocéan pour la plus grande joie de notre tribu.

Les éléphants du Mondol Kiri

Nous ne verrons pas le mâle en furie et pour l’éviter nous prendrons un chemin caché au milieu de la forêt pour rejoindre le site où se trouve les éléphants ce matin.


Nous en découvrons un premier avec son cornac, celui-ci prend les bananes que les enfants lui tendent avec sa trompe, il ne veut pas trop qu’on l’approche, c’est une femelle.

Peu de temps après , il en apparaît un plus gros que l’on peut approcher et lui mettre directement la nourriture dans la bouche, on rentre en contact avec sa langue, la sensation est plutôt étrange.


Ici les éléphants sont libres, ils vont et viennent sous la surveillance de leur cornac ( guide et soigneur), pour créer cette relation de confiance, il faut compter deux ans. Ces animaux n’ont pas peur de l’homme, ils ne sont pas sauvages car auparavant ils travaillaient soit dans des travaux de force soit en transportant les touristes. Ces activités étaient encore pratiquées il y a peu de temps, et deux éléphants encore jeunes sont décédés. Il faut savoir qu’un éléphant mange énormément, près de 50 kilogrammes de nourriture par jour , comme celle-ci est essentiellement constituée d effeuillages, ici de bambou, il faut beaucoup de temps pour atteindre une telle quantité, en travaillant l’éléphant s’affaiblit sans avoir le temps de reprendre des forces.
De plus , ils évitaient de les faire se reproduire car la gestation d’une éléphante est de deux ans et la période d’allaitement peut aller jusqu’à 4 ans, toute une durée où l’on ne peut l’utiliser pour travailler, les responsables de la réserve essaye d’y remédier.


En retournant sur nos pas, nous rencontrerons une grosse éléphante qui nous suivra jusqu’au village.

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Après un bon repas et un moment de sieste fort appréciable, nous irons à la rivière pour laver les éléphants et se baigner avec eux. Les enfants sont très excités à cette idée.

Atelier massage sur lit de feuilles pour les filles
L’éléphante leur fera même l’honneur de faire caca dans l’eau alors que tous s’y trouvent, un bon moment de fou rire.

Un petit goûter « bananaesque » pour les pachydermes avant qu’ils décident de retourner dans leur forêt avec leur cornac.

 

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Il nous reste encore un peu de chemin avant de rejoindre le mini bus qui nous ramènera à notre homestay.

 

 

 

 

Jeanne est épuisée et je la comprends mais la perspective de boire un coca en arrivant la motive….et pour nous une bière fraîche….

Cette journée a été magnifique, ces deux jours magiques, nous sommes très heureux d’avoir choisi cette option et très fiers de nos enfants qui ont marché , marché….sous le soleil cambodgien.

 

                 

Notre trek dans le Mondol Kiri

Nous nous sommes fixés un défi familial, partir deux jours dans le Mondolkiri pour aller voir les éléphants. Nous aurions pu aller les voir sur une journée mais nous avons opté pour la version deux jours avec Trek. Le Mondolkiri est une province au Nord Est du Cambodge, la population y est très pauvre, ce ne sont pas de khmers mais des Bunongs.
Un trek, nous n’avons jamais fait cela de notre vie….une marche , une promenade ok mais un trek , cela fait vraiment aventurier.
5 heures de marche nous attendent à allure d’adulte…
Nous partons avec un guide Net  et  une jeune voyageuse, Chloé .
Il fait chaud, le chemin n’est pas très large, après 10 minutes de marche , Jeanne ne veut déjà plus marcher ….je suis assez inquiète… mais on continue, peu à peu la végétation s’intensifie et nous nous enfonçons dans la forêt.
Nous avançons au son de gros insectes sans jamais les voir.

Nous traversons des cultures de noix de cajou et apprenons ainsi que celles-ci poussent dans des arbres, chaque noix est accrochée à une sorte de pomme qui s’appelle « pomme cajou ».

Nous devons nous déchausser pour traverser une rivière , les pierres sont très glissantes, je m’angoisse un peu pour la suite de l’aventure.


Il n’y a quasiment pas d’oiseaux, on descend…..mais on s ait qu’il va falloir remonter et la montée est bien difficile, il fait très chaud, les herbes nous chatouillent les mollets, Jeanne se fait un peu porter par son père qui porte déjà le gros sac contenant les affaires pour toute la famille.

Une petite pause appréciée par les enfants qui se balancent sur une liane.


Très vite , elle rejoint la terre ferme et nous redescendons en direction des cascades, la première, nous ne passons que dessous, la deuxième nous servira d’escale pour le déjeuner, les enfants et Camille se rafraichiront , pour ma part, le fait d’y tremper les pieds me suffira.


Les locaux s’amusent dans la cascade, le cadre est très agréable, certains mangeront un repas à la Kholanta, on se contentera d’une barquette de riz et de fruits.

Les enfants se transformeront un moment en homme découvrant le feu…


Louise est toujours en tête de fil, elle marche d’un bon pas, ni les montées ni la chaleur ne semble la ralentir, nous sommes très fiers d’elle.
Après un temps de pause, nous repartons vers une seconde cascade , grandiose où l’eau est toujours aussi fraîche mais même pas peur les loulous entrainent leur père.


Puis Jules comprend vite , qu’il s’agit de notre dernière pause avant notre arrivée. La route est encore longue, il faut remonter ….Jeanne se fait encore un peu porter… puis cela redescend à travers une forêt de bambou, il faut se baisser , trouver ses appuis, sans notre guide, on ne saurait qu’il s’agit d’un chemin.

On aperçoit la fin de la forêt, un grand espace dégagé s’offre à nous, les arbres ont été coupés, brûlés et nous voyons une femme en train de déraciner les souches en vue de plantations. En face, nous apercevons le village où nous allons passer la nuit.


Nous traversons une rivière par un pont réalisé par un tronc d’arbre aménagé et nous atteignons un « tout » petit village constitué de 3 maisons abritant 5 familles , il y a plein d’enfants, plus ou moins « crassouilles ».


Comme il y a des envies pressantes, on demande où se trouvent les toilettes, on nous montre des arbres sur la droite et d’autres sur la gauche. Le cadre est posé.
On découvre notre lieu pour dormir, une cabane surplombe le village, aménagée pour les touristes, elle contient tentes et hamacs.
Nous décidons tous les 6 de dormir dehors, 3 hamacs sont installés ainsi que deux tentes. La nuit s’annonce fraîche , on nous fournit de fines couvertures.
L’ensemble est posé et accroché sur une terrasse sur pilotis , la vue est magnifique.
Les enfants cherchent matelas et oreiller, il faudra repasser…. Jules et Louise optent pour le hamac.
Tout notre campement est installé avant la tombée de la nuit.

On aperçoit la cabane au centre de la photo.
Les habitants nous préparent un bon repas à partir d’une casserole et d’un feu de bois. On pourrait dire que c’est pour l’aventure mais non ils vivent réellement ainsi dans ce « tout » petit village. Ils ne disposent que d’une seule lampe électrique.
A l’aide de nos différents outils technologiques, nous nous éclairons jusqu’à notre campement. La lune nous éclaire un peu, des insectes frottent bruyamment leurs ailes….
Un dernier pipi sans trop s’éloigner et l’on essaye de s’endormir.
Jules rejoindra vite son père dans al tente alors que Louise dormira comme un bébé jusqu’au lendemain matin.

Cette nuit là, j’ai bien compris l’importance du matelas pour bien dormir, sous mon dos , je sens les planches qui ne sont pas planes, chaque os en contact avec le sol est douloureux….alors j’observe les étoiles, me blottis contre Jeanne pour me réchauffer et attends le chant du coq marquant la fin de cette nuit.
Les premiers rayons du soleil nous réchauffent. Chloé est déjà levée, elle est au village.
Alors que nous commençons à ranger tentes et hamacs, nous la voyons remonter toute essoufflée.
La panique a envahi le village, un homme vient d’annoncer qu’un éléphant en rut chasse tous les humains de son territoire et nous sommes sur son territoire.
Le village est évacué, il y a déjà eu un mort dans ce même village quelques années auparavant et deux dans le village voisin , le danger est bien réel.
Notre guide nous amènera notre déjeuner sur la terrasse en nous interdisant de descendre….
De notre promontoire, nous guettons le pachyderme….

 

Phnom Penh et le centre S21

Nous passerons 3 nuits dans la capitale.
Cette ville n’est pas faite pour les piétons…il y a peu ou pas de trottoirs ou ceux-ci sont encombrés de motos en stationnement, de marchands ambulants ou non, de détritus.
On se déplacera donc en Tuc Tuc, ce qui est plus ou moins avantageux car il faut négocier, notre pâleur et blondeur fait rêver les chauffeurs et l’on nous propose le double de ce que cela coûte.

Cette ville est en chantier, cela se construit , se rénove à chaque coin de rue, l’envie de renouveau est présente.
On ne sait comment font les agents de l’électricité du Cambodge pour s’y retrouver parmi la multitude de fils et câbles s’enchevêtrant à chaque carrefour.


Nous limitons notre programme dans cette ville car nous devons faire un peu d’école avant de partir deux jours à la découverte des éléphants plus au Nord.
Alors pas de pagode , de palais royal ou de temples… mais des lieux beaucoup moins drôles.
Notre première journée nous amène au centre S21.

 

 

 

 

 

 

Ce bâtiment d’aspect extérieur plutôt neutre, cette cour ombragée par des manguiers, frangipaniers renvoie un ensemble plutôt serein et pourtant ce lieu a vu le pire cauchemar du pays, une des pires pages de notre humanité.
Dans cet ancien lycée « Tuol Svay Prey », suite à la prise du pouvoir par les Khermers rouge, est devenu un centre de détention et de tortures, les pires atrocités ont été commises ici pendant presque 4 ans.

Il faut savoir que les Khermers rouges ont d’abord été accueillis avec le sourire comme des sauveurs du pouvoir( communiste) en place car ce pays , si petit soit-il subissait les bombardements américains, Il y eut plus de bombes lâchées au-dessus de celui-ci que pendant la seconde guerre mondiale.

Duch, ancien professeur de maths , devient le directeur de cet horrible endroit.
Après avoir fait fuir les habitants de Phnom Penh vers les campagnes, il va recruter de jeunes gens souvent perdus pour en faire des tortionnaires.

Des enfants de 8 ans sont entraînés à torturer des animaux puis des êtres humains.

La torture a pour but de faire avouer certaines résistances au régime en place…dans tous les cas, ceux –ci mourraient, femmes, enfants et hommes, tout le monde y passait.
Il y avait près de 100 victimes par jour.
Il s’agissait essentiellement de personnes instruites.

Quand les Vietnamiens arrivèrent en 1979, il n’ y avait que 7 survivants qui devaient leur survie à leur talent de peintre ou de photographe.
Alors que l’armée vietnamienne approchaient de la ville, 14 personnes étaient en train d’être torturées, ces personnes ont été retrouvées dans les salles du rez de chaussée. On pouvait voir les photos de ces corps attachés à leur lit.

Ils furent inhumés ici.

Les enfants ne prennent pas tout de suite conscience de ce qu’il voit puis avec les commentaires de l’audioguide, ils se rendent compte de l’horreur de la situation.

Chaque prisonnier était pris en photo à leur arrivée au centre, on peut voir des enfants très jeunes, il y eut plusieurs étrangers qui succombèrent en ces lieux. Notamment un Néo Zélandais qui avait eu le tort d’accoster son voilier dans les eaux cambodgiennes alors qu’il effectuait son rêve : faire le tour du monde.
Un bâtiment est entièrement recouvert de barbelés afin d’éviter aux prisonniers de se suicider. Les salles de classe  sont découpées en cellules exiguës où l’on peut s’imaginer la souffrance des détenus.

Les conditions de détention sont terribles, les hommes sont enchaînés les uns aux autres ,immobilisés au sol.
On peut voir certaines machines de tortures, ainsi que des tableaux reproduisant les scènes de tortures peintes par un artiste qui s’est entretenu avec les bourreaux. Vann Nath est décédé en septembre 2011.

Je vous avoue que je suis sortie, les visions dans cette salle m’étaient insupportables.

Une stèle est érigée dans une des cours entourée de plaques commémoratives où sont gravés le nom des trop nombreuses victimes, elle a été offerte par le gouvernement allemand, qui lui aussi a terriblement souffert de son passé de barbarie.

Nous quittons cet endroit pas tout fait pareils que quand nous sommes entrés, nous parlons , répondons aux questions des enfants une bonne partie du repas.
A plusieurs reprises, nos trois loulous avaient voulu quitter le centre, non pas parce que c’était « nul » comme ils nous disent toujours mais parce que c’est « horrible ».

Nous n’irons pas voir le camp d’exécution de Choeung Ek où furent transportés les détenus du centre S21, c’est endroit où l’on peut voir les lambeaux de vêtements et des os sortants du sol.

Comme le dit le Lonely planet, la banalité du lieu rend encore cela plus épouvantable, cet épisode terrible de l’histoire du Cambodge est maintenant enseigné à tous les lycéens afin que personne n’oublie.

Il est bien évidemment interdit de photographier à l’intérieur et même de rire….je me suis permise de prendre quelques photos extérieures pour illustrées cet article et montrer les contrastes de cet endroit.